Longchamp, nonchalamment

22Jan/19Off

Le Brexit et les banques

Londres a longtemps été l’un des centres financiers mondiaux, mais la facilité avec laquelle il a permis aux banques mondiales d’accéder au reste de l’Union européenne a renforcé son statut. Si le Brexit met en place de nouvelles barrières, Londres deviendra un endroit beaucoup moins attractif pour faire des affaires. Selon le cabinet de conseil Oliver Wyman, ce scénario coûterait près de 40 milliards de livres sterling (49 milliards de dollars) aux banques et sociétés liées du Royaume-Uni et mettrait en péril 70 000 emplois. Les dirigeants de Morgan Stanley, de Citigroup, de la Deutsche Bank, de JPMorgan Chase et d’autres banques ont déclaré qu’ils devront déplacer du personnel et des opérations hors du Royaume-Uni afin de servir leurs clients de l’UE si la Grande-Bretagne était exclue du marché unique des 28 pays. Les banquiers français à Londres seront-ils renvoyés chez eux? La Première ministre britannique, Theresa May, a déclaré qu'elle ne pouvait pas garantir les droits des citoyens européens vivant en Grande-Bretagne sans les accords réciproques de ses homologues européens. Les ressortissants de l'UE qui vivent en Grande-Bretagne depuis au moins cinq ans ont automatiquement le droit d'y vivre en permanence, et vice versa. Les pays d’Europe centrale et orientale sont particulièrement soucieux de veiller à ce que les droits des citoyens britanniques de travailler au Royaume-Uni soient protégés après le départ officiel de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, certains menaçant de mettre leur veto au veto de tout accord ne le permettant pas. Selon l'Office for National Statistics, environ 3,2 millions de migrants de l'UE vivent en Grande-Bretagne. Les Nations Unies estiment qu'environ 1,2 million de personnes nées au Royaume-Uni vivent dans un autre pays de l'UE. Qu'est-ce que le passeport? En vertu du droit de l’UE, toute entreprise autorisée dans un pays de l’Espace économique européen - comprenant actuellement les 28 États membres de l’UE, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège - est autorisée à vendre des produits et des services dans l’ensemble du bloc, une économie intégrée de 19 billions de dollars avec plus de 500 millions de citoyens. Cela permet à une entreprise mondiale de ne se débrouiller qu'avec des bureaux satellites situés dans des villes telles que Paris et Francfort, tout en maintenant la majeure partie de son personnel à Londres. EEE L’adhésion a un prix auquel le Premier ministre May n’est pas disposé à payer: contribuer au budget de l’UE et en respecter les règles, y compris la libre circulation des travailleurs, sans avoir voix au chapitre. Pour plus d'informations, allez sur le site de de l'organisateur du ce séminaire incentive à Londres et retrouvez toutes les infos.

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8Jan/19Off

Incertitudes sur la taxe des GAFAs

C’est l’une des conséquences aussi inattendue que symbolique de la crise des « gilets jaunes ». La France commencera à prélever une taxe sur les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), ces géants du numérique, dès début 2019, a assuré Edouard Philippe, lundi 17 décembre, dans un entretien aux Echos. « Il est profondément injuste que la fiscalité de ces groupes ne soit pas en ligne avec celle des autres entreprises », a fait valoir le premier ministre, citant des cas similaires de taxe nationale chez « certains de nos partenaires », « dans l’attente d’[une] taxe européenne ». L’annonce présente deux avantages. D’abord, montrer que, même si l’Union européenne ne parvient pas à s’entendre sur le sujet, le gouvernement français répond à l’exigence d’équité fiscale et sociale des « gilets jaunes », en ciblant les multinationales qui échappent à l’impôt dans l’Hexagone. « Les grandes entreprises qui font des profits [en France] doivent y payer l’impôt, c’est la simple justice », avait souligné Emmanuel Macron dans son allocution du 10 décembre pour annoncer les 10 milliards d’euros de mesures fiscales et sociales. Ensuite, le dispositif permet d’apporter un supplément de recettes pour l’Etat afin de financer ces mesures. « La taxe s’appliquera au 1er janvier 2019 et elle portera donc sur l’ensemble de l’année 2019 pour un montant que nous évaluons à 500 millions d’euros », a confirmé, lundi, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire. Il a évoqué une « taxe française plus large que la taxe européenne ». Mais il a aussi répété qu’il continue d’espérer un accord européen, lors de la prochaine réunion des ministres des finances en mars 2019. Une ligne de crête à laquelle tient M. Le Maire ; il milite depuis dix-huit mois auprès des instances européennes en faveur d’une version transfrontalière de cette taxe, sans résultat concret pour le moment. Possibles mesures de rétorsion américaines Jusqu’à récemment, l’exécutif français plaidait pour taxer à 3 % le chiffre d’affaires des GAFA à l’échelle européenne. Un dispositif lui-même censé pallier l’absence de consensus au niveau de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour taxer les bénéfices des multinationales. Mais, le 4 décembre, entravés à la fois par les pays proposant une fiscalité avantageuse aux multinationales, comme l’Irlande, et par l’Allemagne, inquiète de possibles mesures de rétorsion américaines contre son industrie automobile, les ministres des finances de l’UE avaient échoué à se mettre d’accord sur cette taxe.

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